Nos chercheuses à la rencontre des écolier-e-s genevois-es
La semaine dernière, dans le cadre du projet “Femmes et Filles de Science” à l’initiative du CERN, les professeures Paola Merlo et Valentina Borghesani, et la responsable de la médiation au PRN Coralie Debracque, ont rendu visite aux élèves de primaire du canton de Genève.
Le but : présenter leur quotidien de chercheuse, entre rendez-vous, lecture et enseignement, mais aussi renforcer la place de la femme scientifique, et même professeure, dans l’imaginaire collectif. Une nécessité, à la vue des inégalités qui règnent encore dans le milieu de la recherche quand on gravit les échelons.
Elles ont également pu aborder avec les enfants leur parcours et le sujet de leur recherche. Avec Valentina, ils ont pu apprendre comment les mots étaient liés aux concepts dans notre cerveau et les outils qu’on peut utiliser pour les observer. Avec Paola, la linguistique computationnelle et l’intelligence artificielle étaient à l’honneur, avec ses outils accessibles dont les élèves se servent souvent, comme ChatGPT, la traduction en ligne, ou l’assistant vocal Siri, par exemple. Coralie a quant à elle présenté les thèmes de recherche du PRN Evolving Language. Rempli-e-s de curiosité, les élèves ont eu beaucoup de questions pour les intervenantes. “Je suis toujours impressionnée par le nombre de question que les enfants posent,” raconte Valentina. “Lorsqu’on grandit, on semble perdre cette faculté à lever la main et s’exprimer librement.”

La chercheuse Valentina Borghesani parlant de son travail dans une classe de primaire genevoise.
En participant à ce projet de diffusion scientifique, Valentina a eu une véritable bouffée d’air frais. “Ça m’a rappelé pourquoi je fais ce que je fais, et ce que j’aime dans mon travail.” Pour Paola, “cela nous montre que ce qu’on fait a du sens à l’extérieur de la sphère étroite de la recherche”.
Avant d’intervenir dans les classes dans le cadre du projet “Femmes et Filles de Science”, les deux chercheuses s’étaient déjà engagées dans la sensibilisation des enfants – et surtout des filles – aux métiers de la recherche. Paola avait participé il y a quelques temps à un projet similaire mené par l’Université de Genève. De son côté, Valentina a par exemple fondé en 2018 l’initiative Penna Amiche della Scienza en Italie, qui permet de mettre en lien pendant une année entière une classe de primaire avec une chercheuse.
Pour assurer que les femmes soient inclues dans le monde scientifique de demain, ce genre d’initiative est nécessaire. “Dans mon domaine, je vois qu’il y a de moins en moins de femmes, comparé à quand j’ai commencé,” commente Paola. “Une des manières les plus efficaces de combattre les stéréotypes c’est le contact direct, via le partage d’expériences et de perspectives,” conclut Valentina.