16 mars 2023

Mettre en valeur les femmes qui font de la recherche

Une chercheuse dans ma classe

Des chercheuses associées au PNR Evolving Language se sont invitées dans quelques classes genevoises à travers le projet “Une chercheuse dans ma classe”! Avec des étudiants de 15 à 20 ans, elles ont discuté de neurosciences, d’évolution du langage, de comportement humain, ainsi que de ce que c’est qu’être un chercheur, en particulier en tant que femme.

Pourquoi c'est important pour nous

Les stéréotypes de genre existent toujours dans notre société. Ils influencent la manière dont nous percevons le monde mais aussi nous-même. Par exemple, savez-vous que, dans les universités Suisses, les femmes représentent 86,5% des étudiants en linguistique appliquée alors qu’elles ne sont que 13,5% en sciences de l’ingénieur et informatique ? (Source : Office fédéral de la statistique, 2022). Conscient de ce biais sociétal, le PRN Evolving Language s’implique dans la nouvelle initiative du #NCCRWomen campaign «Une chercheuse dans ma classe ». Dans ce contexte, nos femmes scientifiques sont invitées à discuter de leur parcours et de leur travail dans les collèges Suisses pour inspirer et encourager les jeunes filles à des carrières scientifiques.

Pourquoi c'est important pour nos chercheuses

Les femmes ont leur place dans la recherche

“J’ai participé avec grand plaisir et enthousiasme au projet “Une chercheuse dans ma classe”. Il me semble très important que des jeunes adultes puissent être en contact avec des chercheuses, pour qu’iels se rendent compte que le monde académique n’est pas exclusivement masculin et que les femmes ont toute leur place dans la recherche, à tous types de postes.”

Marjolaine Cohen

Docteure en logopédie

Département de psycholinguistique et logopédie, Université de Genève

Parler de la vie quotidienne des chercheuses

“Il me semble aussi important de pouvoir discuter avec les élèves du quotidien d’une chercheuse, des différentes tâches qui nous incombent, de la variétés des activités dans lesquelles nous sommes engagées, des différentes périodes qui existent lors de la thèse, lors des contrats suivants.”

Marjolaine Cohen

Docteure en logopédie

Département de psycholinguistique et logopédie, Université de Genève

L'égalité dans le choix de carrière

“Les femmes sont encore trop peu nombreuses en sciences, en particulier dans mon domaine, la neuroscience. L’initiative « A researcher in my class » permet de donner confiance aux jeunes filles et de leur démontrer que, si elles le souhaitent, elles peuvent intégrer des filières scientifiques et y réussir leur carrière. Il est aussi crucial que les jeunes garçons, quant à eux, prennent conscience de l’existence de ces stéréotypes de genre qui influencent également leurs décisions pour le futur.”

Coralie Debracque

Docteure et responsable Outreach, Knowledge & Technology Transfer au NCCR Evolving Language

Faire découvrir la recherche en psychologie

“Ce projet représentait pour moi une opportunité de faire découvrir la recherche en psychologie à des élèves qui ont bientôt des choix d’étude à faire et qui ne sont probablement pas conscients de l’étendue de ce qui se fait dans ce domaine. Il me semblait également important de promouvoir la place de la femme dans la recherche et plus globalement dans un secteur scientifique.”

Garance Selosse

Doctorante en psychologie, Université de Genève

Montrer que "C'est pas sorcier"

“La communication scientifique et la vulgarisation me passionnent. On s’imagine fréquemment les scientifiques comme des gens farfelus qui font des choses incompréhensibles. C’est important pour moi de montrer que “c’est pas sorcier” et que n’importe qui peut comprendre la science et s’y intéresser. “

Marion Bouffier

Docteure en Psychologie

Aller au-delà des préjugés

“Ce projet me tient à coeur pour son aspect “féminin”. Le milieu académique est trop souvent perçu comme éminemment masculin. Il m’importe de transmettre à de jeunes personnes qu’il est possible, en tant que femme, de réaliser un parcours de recherche, au-delà des préjugés qui nous sont parfois inculqués par la société.”

Marion Bouffier

Docteure en Psychologie

A la rencontre de nos chercheuses

Erica Van de Waal

Je m’intéresse à l’évolution des comportements sociaux des primates, avec pour focalisation la transmission culturelle et la cognition. Je suis la directrice du Inkawu Vervet Project en Afrique du Sud, un site d’expérimentation avec une population d’étude de plus de 200 singes vervets sauvages. Pour plus d’informations, le site web de mon groupe.

Ma recherche se focalise sur les mécanismes de jeu pendant le processus d’apprentissage de la lecture chez les enfants de 7 à 12 ans. Au sein du PNR Evolving Language, je participe au projet EduGame, qui s’interroge sur l’importance de fonctions exécutives dans l’apprentissage de la lecture. Plus précisément, le but du projet est de comprendre si un entraînement utilisant un jeu vidéo d’action, spécifiquement développé dans notre laboratoire, peut aider les enfants à se concentrer. Nous espérons renforcer les mécanismes cérébraux impliqués dans les compétences liées à la lecture et comprendre le rôle des compétences de concentration dans la lecture.

A travers des millions d’années d’évolution, les émotions vocales sont devenues primordiales pour la survie des espèces (Homo sapiens inclus). Permettant une transmission de l’information en milieu dense (ex : jungle urbaine ou végétale) et sur de longues distances, la production vocale est un canal privilégié pour la communication émotionnelle. Avec l’existence de mécanismes neuronaux et comportementaux communs entre les différentes espèces du royaume animal, pourrions-nous, nous Humain, reconnaitre les émotions vocales des autres espèces ? en particulier celles de nos plus proches cousins les grands singes ?

La prosodie fait référence aux changements des paramètres acoustiques qui sont principalement modulés par les mécanismes de production vocale, eux-mêmes modulés par l’émotion. Les mécanismes sous-tendant la cognition incarnée dans la perception émotionnelle de la voix ont été peu étudiés mais des études ont révélé des mécanismes communs impliqués dans la production et la perception de prosodie émotionnelle. Ma thèse a pour but d’étudier l’influence de vibrations corporelles induites par le biais d’un vibreur placé près des cordes vocales sur la perception de vocalisations émotionnelles, à l’aide d’études comportementales mais aussi de neuro-imagerie.

Dans mes recherches, je m’intéresse aux interactions entre le langage et d’autres capacités. Par exemple, pendant ma thèse de doctorat, je me suis intéressée aux liens entre notre mémoire et le langage, y compris le multilinguisme. En tant que chercheuse post-doctorale à l’Unige, je me focalise sur la manière dont notre cerveau traite et exécute des instructions verbales, en me penchant tout particulièrement sur le cheminement que réalise notre cerveau pour décrypter le sens de l’instruction jusqu’à l’implémentation motrice de la réponse.